Mis en eau en 1994 pour répondre aux besoins croissants en électricité de la population guyanaise et du Centre Spatial Guyanais, le barrage de Petit Saut a inondé 365 km² de forêt, s’insinuant dans les criques et entre les collines et créant des centaines d’îles et d’îlots. Un nouvel écosystème lacustre est apparu. Aujourd’hui, de la forêt originelle il ne reste que des troncs d’arbres morts émergeant de l’eau, parfois couverts de plantes épiphytes, mais aussi toute une forêt noyée, invisible. Au fil des ans, le lac de Petit Saut est devenu un lieu très prisé pour ses paysages surprenants et uniques et surtout pour l’observation de la faune.
L’entreprise TRITON, spécialisée dans l’exploitation et la valorisation des arbres morts immergés des lacs de barrages hydroélectriques, a obtenu l’autorisation d’exploiter une partie des arbres morts du lac de Petit Saut. Afin de limiter son impact environnemental, l’entreprise a sollicité le GEPOG dès 2017 pour réaliser une étude préliminaire sur les oiseaux utilisant les arbres morts, puis pour l’accompagner durant son activité afin de prévenir les risques éventuels de destruction d’espèces protégées.
Actuellement, 7 espèces d’oiseaux protégées et utilisant les arbres morts du lac ont été identifiées et sont recensées avec la plus grande précision. Chaque secteur désigné dans le plan quinquennal d’exploitation de TRITON est visité au cours des trois années qui précèdent l’exploitation à raison de 6 missions par an, afin d’identifier les nids occupés. Des mesures de protection sont prises autour de ces nids. D’autres arbres ainsi que les sites les plus favorables à l’avifaune sont également cartographiés et préservés.
La contribution du GEPOG à ce projet s’inscrit pleinement dans la stratégie de l’association qui est d’agir pour la conservation de la biodiversité guyanaise dans un contexte de développement du territoire. Le travail du GEPOG a ainsi conduit à la préservation des zones les moins profondes du lac (qui représentent plus de 50 % de sa surface) auxquelles s’ajoutent des sites particuliers mis en « réserves » et les périmètres de protection autour des nids recensés. A travers les 7 espèces cibles de l’étude, c’est tout le cortège des oiseaux utilisant les arbres morts du lac de Petit Saut qui est ainsi préservé.
La forêt guyanaise héberge près de 400 espèces d’oiseaux, soit plus de la moitié de l’avifaune connue sur le territoire guyanais. Si une faible proportion d’entre elles est aujourd’hui menacée, elle le doit au bon état de conservation général du massif forestier. La Guyane, département français et région ultra-périphérique de l’Union Européenne, possède en effet l’un des blocs forestiers les mieux préservés d’Amérique du Sud, en continuité avec la vaste forêt amazonienne. Néanmoins, elle doit faire face aujourd’hui à une pression anthropique croissante : défrichements agricoles, urbanisation, exploitation forestière, développement des énergies renouvelables au détriment des espaces naturels, activité minière légale ou illégale.
La recherche d’indicateurs permettant d’évaluer l’impact des activités humaines et des changements globaux sur la biodiversité est une priorité de l’Union Européenne en matière de développement durable. Le Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC-EPS), mis en place en Guyane en 2012, vise à mesurer les variations d’abondance des oiseaux communs à l’échelle du territoire. Cependant, son protocole ne permet pas d’étudier les effets d’une gestion à l’échelle locale. Nous ne disposons à ce jour d’aucun outil permettant d’étudier les tendances des oiseaux de Guyane à l’échelle d’un site exploité.
L’objectif du projet EIEFAG (pour « Evaluer l’impact de l’exploitation forestière sur l’avifaune de Guyane ») a été de définir un protocole permettant de répondre à ce besoin. Plus précisément, son but était de calculer le niveau d’effort de terrain nécessaire pour pouvoir détecter des variations d’abondance des espèces à l’échelle d’un site forestier : combien de relevés faut-il effectuer ? Comment doivent-ils être dans l’espace ? Comment faut-il les répartir dans le temps (combien de réplicas temporels faut-il réaliser) ? Enfin, compte tenu de l’effort déployé, quelle est la probabilité de détecter une variation d’abondance des espèces ?
Le projet EIEFAG s’est déroulé en 2018 et 2019 dans la région de Saint-Georges, sur deux sites distants d’environ 5 km, l’un en cours d’exploitation forestière, l’autre servant de site témoin exempt de perturbation.
Photos (c) U. Coste/ONF
Découvrez les détails et les résultats du projet EIEFAG dans le rapport :
Claessens, O. & Chambert, T. (2019). Le projet EIEFAG : Evaluer les impacts de l’exploitation forestière sur l’avifaune de Guyane – Mise en place d’un protocole de suivi. GEPOG / CEFE. Rapport non publié, 58 p.
Le Coq-de-roche orange est une espèce sensible et protégée du plateau des Guyanes qui fréquente des forêts présentant des abris sous roche pour ses besoins particuliers de reproduction. Ces mêmes massifs forestiers font également l’objet d’intérêts divers de filières économiques (forestières, minières, touristiques etc.) organisées et soucieuses de leur développement. Dans le cadre du projet LIFE CAP DOM (2010-2015), un partage des connaissances entre les différentes parties prenantes par le biais d’un comité de suivi, et des nombreuses rencontres qui en ont découlé, a permis une meilleure compréhension des enjeux des uns et des autres. En accord avec les différents acteurs, un ensemble de recommandations pour mieux prendre en compte l’espèce dans les projets d’aménagement a été rassemblé dans un guide technique, et des mesures concrètes ont déjà été prises : des pistes forestières ont été fermées et un sentier d’observation du Coq-de-roche aménagé.
Mis en eau en 1994 pour répondre aux besoins croissants en électricité de la population guyanaise et du Centre Spatial Guyanais, le barrage de Petit Saut a inondé 365 km² de forêt, s’insinuant dans les criques et entre les collines et créant des centaines d’îles et d’îlots. Un nouvel écosystème lacustre est apparu. Aujourd’hui, de la forêt originelle il ne reste que des troncs d’arbres morts émergeant de l’eau, parfois couverts de plantes épiphytes, mais aussi toute une forêt noyée, invisible. Au fil des ans, le lac de Petit Saut est devenu un lieu très prisé pour ses paysages surprenants et uniques et surtout pour l’observation de la faune.
L’entreprise TRITON, spécialisée dans l’exploitation et la valorisation des arbres morts immergés des lacs de barrages hydroélectriques, a obtenu l’autorisation d’exploiter une partie des arbres morts du lac de Petit Saut. Afin de limiter son impact environnemental, l’entreprise a sollicité le GEPOG dès 2017 pour réaliser une étude préliminaire sur les oiseaux utilisant les arbres morts, puis pour l’accompagner durant son activité afin de prévenir les risques éventuels de destruction d’espèces protégées.
Actuellement, 7 espèces d’oiseaux protégées et utilisant les arbres morts du lac ont été identifiées et sont recensées avec la plus grande précision. Chaque secteur désigné dans le plan quinquennal d’exploitation de TRITON est visité au cours des trois années qui précèdent l’exploitation à raison de 6 missions par an, afin d’identifier les nids occupés. Des mesures de protection sont prises autour de ces nids. D’autres arbres ainsi que les sites les plus favorables à l’avifaune sont également cartographiés et préservés.
La contribution du GEPOG à ce projet s’inscrit pleinement dans la stratégie de l’association qui est d’agir pour la conservation de la biodiversité guyanaise dans un contexte de développement du territoire. Le travail du GEPOG a ainsi conduit à la préservation des zones les moins profondes du lac (qui représentent plus de 50 % de sa surface) auxquelles s’ajoutent des sites particuliers mis en « réserves » et les périmètres de protection autour des nids recensés. A travers les 7 espèces cibles de l’étude, c’est tout le cortège des oiseaux utilisant les arbres morts du lac de Petit Saut qui est ainsi préservé.
La forêt guyanaise héberge près de 400 espèces d’oiseaux, soit plus de la moitié de l’avifaune connue sur le territoire guyanais. Si une faible proportion d’entre elles est aujourd’hui menacée, elle le doit au bon état de conservation général du massif forestier. La Guyane, département français et région ultra-périphérique de l’Union Européenne, possède en effet l’un des blocs forestiers les mieux préservés d’Amérique du Sud, en continuité avec la vaste forêt amazonienne. Néanmoins, elle doit faire face aujourd’hui à une pression anthropique croissante : défrichements agricoles, urbanisation, exploitation forestière, développement des énergies renouvelables au détriment des espaces naturels, activité minière légale ou illégale.
La recherche d’indicateurs permettant d’évaluer l’impact des activités humaines et des changements globaux sur la biodiversité est une priorité de l’Union Européenne en matière de développement durable. Le Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC-EPS), mis en place en Guyane en 2012, vise à mesurer les variations d’abondance des oiseaux communs à l’échelle du territoire. Cependant, son protocole ne permet pas d’étudier les effets d’une gestion à l’échelle locale. Nous ne disposons à ce jour d’aucun outil permettant d’étudier les tendances des oiseaux de Guyane à l’échelle d’un site exploité.
L’objectif du projet EIEFAG (pour « Evaluer l’impact de l’exploitation forestière sur l’avifaune de Guyane ») a été de définir un protocole permettant de répondre à ce besoin. Plus précisément, son but était de calculer le niveau d’effort de terrain nécessaire pour pouvoir détecter des variations d’abondance des espèces à l’échelle d’un site forestier : combien de relevés faut-il effectuer ? Comment doivent-ils être dans l’espace ? Comment faut-il les répartir dans le temps (combien de réplicas temporels faut-il réaliser) ? Enfin, compte tenu de l’effort déployé, quelle est la probabilité de détecter une variation d’abondance des espèces ?
Le projet EIEFAG s’est déroulé en 2018 et 2019 dans la région de Saint-Georges, sur deux sites distants d’environ 5 km, l’un en cours d’exploitation forestière, l’autre servant de site témoin exempt de perturbation.
Photos (c) U. Coste/ONF
Découvrez les détails et les résultats du projet EIEFAG dans le rapport :
Claessens, O. & Chambert, T. (2019). Le projet EIEFAG : Evaluer les impacts de l’exploitation forestière sur l’avifaune de Guyane – Mise en place d’un protocole de suivi. GEPOG / CEFE. Rapport non publié, 58 p.
Le Coq-de-roche orange est une espèce sensible et protégée du plateau des Guyanes qui fréquente des forêts présentant des abris sous roche pour ses besoins particuliers de reproduction. Ces mêmes massifs forestiers font également l’objet d’intérêts divers de filières économiques (forestières, minières, touristiques etc.) organisées et soucieuses de leur développement. Dans le cadre du projet LIFE CAP DOM (2010-2015), un partage des connaissances entre les différentes parties prenantes par le biais d’un comité de suivi, et des nombreuses rencontres qui en ont découlé, a permis une meilleure compréhension des enjeux des uns et des autres. En accord avec les différents acteurs, un ensemble de recommandations pour mieux prendre en compte l’espèce dans les projets d’aménagement a été rassemblé dans un guide technique, et des mesures concrètes ont déjà été prises : des pistes forestières ont été fermées et un sentier d’observation du Coq-de-roche aménagé.
431 route d'Attila Cabassou, 97354 Rémire-Montjoly
0594 29 46 96
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