En Guyane, de nombreux projets urbains se sont développés pour répondre aux besoins liés au dynamisme démographique du territoire (création de logements, commerces…).
Afin de prendre en compte les enjeux liés à la biodiversité dans les projets urbains et les démarches de planification territoriale, le GEPOG et KWATA ont coordonné un projet nommé “TRAMES”, dont l’objectif était d’identifier les continuités écologiques.
Ce projet a été structuré autour de trois principaux volets :
Pour réaliser ce travail, il a été nécessaire de compléter les données existantes et d’inventorier des secteurs méconnus : une dizaine de spécialistes ont donc été mobilisés sur 400 sites afin d’inventorier les mammifères, oiseaux, odonates, poissons, chauves-souris, amphibiens et plantes envahissantes aquatiques.
Ce projet a été réalisé entre 2017 et 2021 sur le périmètre de la Communauté d’Agglomération du Centre Littoral (6 communes) ; il a permis d’identifier et de cartographier les milieux naturels forestiers et aquatiques majeurs pour la faune sur le territoire.
Initié en 1967 par l’ONG Wetlands International, le comptage annuel des oiseaux d’eau (ou « comptages Wetlands ») a pour objectifs de mesurer l’évolution des populations d’oiseaux d’eau dans chaque pays du monde, d’identifier les sites les plus importants pour leur conservation et de mettre en lumière l’importance des zones humides pour la biodiversité.
Ces comptages sont coordonnés à l’échelle continentale. Ils se déclinent en Amérique du Sud sous le nom « Neotropical Waterbird Census » (NWC) ou « Censo Neotropical de Aves Acuáticas » (CNAA). Ils sont coordonnés par le bureau de Wetlands International à Buenos Aires, en Argentine.
Après une tentative dans les années 90, le GEPOG a relancé la participation de la Guyane aux comptages internationaux des oiseaux d’eau en 2022. En effet, l’importance de notre région pour l’accueil de nombreuses espèces d’oiseaux d’eau, notamment pour les limicoles migrateurs nord-américains, rend essentielle l’intégration de la Guyane dans ce programme international.
Conformément au protocole défini à l’échelle continentale, les comptages sont réalisés deux fois par an, en février et en juillet. Le GEPOG peut s’appuyer sur un réseau de bénévoles motivés et sur les structures gestionnaires de sites protégés. Une trentaine d’observateurs participe chaque année et se déploie sur la cinquantaine de sites identifiés. Ceux-ci se répartissent sur tout le littoral, de Saint-Laurent-du-Maroni aux marais de Kaw, en passant par quelques sites non côtiers comme des bassins de lagunage, les pripris de Yiyi ou encore l’île du Grand Connétable.
Le Manakin tijé (Chiroxiphia pareola), reconnaissable à sa calotte rouge, son corps noir et son dos bleu vif, est un petit oiseau d’une douzaine de centimètres appartenant à la famille des Pipridae. L’espèce se rencontre dans la moitié nord de l’Amérique du Sud et se divise en quatre sous-espèces. En Guyane, il s’agit de la sous-espèce pareola. Oiseau emblématique du littoral guyanais, le Manakin tijé est célèbre pour ses parades nuptiales fascinantes : plusieurs mâles réalisent une chorégraphie synchronisée pour séduire une femelle dans des zones appelées « leks ». Classé « quasi menacé » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), cet oiseau est particulièrement vulnérable à l’urbanisation croissante du littoral guyanais.
Le Manakin tijé fréquente des habitats précis tels que les forêts littorales, les forêts secondaires ou encore les îlots de forêt en savane. Malheureusement, l’expansion urbaine fragmente et réduit ces habitats, menaçant directement l’équilibre des populations locales en limitant les échanges entre les différentes sous-populations. Pour répondre à ces enjeux de conservation, un projet ambitieux, prévu de 2024 à 2026, étudie les impacts de la fragmentation sur le Manakin tijé en comparant deux zones clés :
Si vous souhaitez vous impliquer bénévolement dans ce projet,
n’hésitez pas à contacter le GEPOG
Les savanes sont des écosystèmes uniques et fragiles, abritant une riche biodiversité. Parmi les espèces emblématiques qui leur sont inféodées figure le Tyranneau barbu (Polystictus pectoralis), un oiseau d’une dizaine de centimètres appartenant à la famille des Tyrannidae. Répartie de manière éparse à travers l’Amérique du Sud, l’espèce se divise en trois sous-espèces. En Guyane, nous retrouvons la sous-espèce brevipennis, classée en « danger critique d’extinction ». Cette classification est principalement due à la réduction et à la dégradation progressive des milieux savanicoles. Pour enrayer le déclin de cette espèce, une étude financée par le CNES (Centre National d’Études Spatiales) a été menée entre 2020 et 2024 dans le cadre de mesures d’accompagnement liées à la création de la nouvelle zone de lancement Ariane 6 (ELA 4).
Entre 2020 et 2024, une étude approfondie a été réalisée par le GEPOG, révélant plusieurs résultats intéressants :
Cette population constitue la deuxième plus importante en Guyane après celle de Trou Poissons.
Pour freiner la disparition des savanes et protéger le Tyranneau barbu, des mesures concrètes doivent être mises en place :
Le Tyranneau barbu est un des symboles des enjeux de conservation des savanes guyanaises. L’étude menée par le CNES a permis d’importantes avancées scientifiques pour mieux comprendre et protéger cette espèce. Cependant, les actions pour préserver cette espèce rare et ses habitats remarquables ne font que débuter.
La Bécassine géante est un oiseau emblématique mais méconnu de Guyane. On la rencontre dans les savanes naturelles en bon état de conservation. Comme tous les oiseaux inféodés à cet habitat rare et sous pression, la Bécassine géante est une espèce menacée, listée parmi les espèces « en danger critique d’extinction » dans la Liste rouge des espèces menacées de Guyane. Sa population locale est estimée inférieure à une centaine de couples. On sait toutefois peu de choses sur son écologie et sa biologie. En particulier, on ne sait pas où vont les oiseaux après leur reproduction, quand les savanes s’assèchent.
Dans le cadre des mesures d’accompagnement liées aux travaux pour les infrastructures d’Ariane 6, qui ont détruit des habitats favorables à plusieurs espèces d’oiseaux protégés au sein du Centre Spatial Guyanais, la société ArianeGroup a financé une étude sur la Bécassine géante afin de parfaire nos connaissances sur cette espèce. Débutée en 2024, cette étude est menée par le Muséum National d’Histoire Naturelle et le GEPOG. Elle vise 6 objectifs :
A ce stade, 20 bécassines ont été capturées dans différentes savanes au sein du CSG et hors CSG, baguées et équipées de balises GPS pour suivre leurs déplacements. Ces derniers peuvent être visualisés sur la plateforme Movebank. Des mesures biométriques et des prises de sang ont été effectuées en vue des analyses ADN. Des enregistreurs acoustiques ont été déployés pendant un an pour étudier la phénologie de l’espèce. Parallèlement, des points d’écoute nocturnes ont été réalisés.
En Guyane, de nombreux projets urbains se sont développés pour répondre aux besoins liés au dynamisme démographique du territoire (création de logements, commerces…).
Afin de prendre en compte les enjeux liés à la biodiversité dans les projets urbains et les démarches de planification territoriale, le GEPOG et KWATA ont coordonné un projet nommé “TRAMES”, dont l’objectif était d’identifier les continuités écologiques.
Ce projet a été structuré autour de trois principaux volets :
Pour réaliser ce travail, il a été nécessaire de compléter les données existantes et d’inventorier des secteurs méconnus : une dizaine de spécialistes ont donc été mobilisés sur 400 sites afin d’inventorier les mammifères, oiseaux, odonates, poissons, chauves-souris, amphibiens et plantes envahissantes aquatiques.
Ce projet a été réalisé entre 2017 et 2021 sur le périmètre de la Communauté d’Agglomération du Centre Littoral (6 communes) ; il a permis d’identifier et de cartographier les milieux naturels forestiers et aquatiques majeurs pour la faune sur le territoire.
Initié en 1967 par l’ONG Wetlands International, le comptage annuel des oiseaux d’eau (ou « comptages Wetlands ») a pour objectifs de mesurer l’évolution des populations d’oiseaux d’eau dans chaque pays du monde, d’identifier les sites les plus importants pour leur conservation et de mettre en lumière l’importance des zones humides pour la biodiversité.
Ces comptages sont coordonnés à l’échelle continentale. Ils se déclinent en Amérique du Sud sous le nom « Neotropical Waterbird Census » (NWC) ou « Censo Neotropical de Aves Acuáticas » (CNAA). Ils sont coordonnés par le bureau de Wetlands International à Buenos Aires, en Argentine.
Après une tentative dans les années 90, le GEPOG a relancé la participation de la Guyane aux comptages internationaux des oiseaux d’eau en 2022. En effet, l’importance de notre région pour l’accueil de nombreuses espèces d’oiseaux d’eau, notamment pour les limicoles migrateurs nord-américains, rend essentielle l’intégration de la Guyane dans ce programme international.
Conformément au protocole défini à l’échelle continentale, les comptages sont réalisés deux fois par an, en février et en juillet. Le GEPOG peut s’appuyer sur un réseau de bénévoles motivés et sur les structures gestionnaires de sites protégés. Une trentaine d’observateurs participe chaque année et se déploie sur la cinquantaine de sites identifiés. Ceux-ci se répartissent sur tout le littoral, de Saint-Laurent-du-Maroni aux marais de Kaw, en passant par quelques sites non côtiers comme des bassins de lagunage, les pripris de Yiyi ou encore l’île du Grand Connétable.
Le Manakin tijé (Chiroxiphia pareola), reconnaissable à sa calotte rouge, son corps noir et son dos bleu vif, est un petit oiseau d’une douzaine de centimètres appartenant à la famille des Pipridae. L’espèce se rencontre dans la moitié nord de l’Amérique du Sud et se divise en quatre sous-espèces. En Guyane, il s’agit de la sous-espèce pareola. Oiseau emblématique du littoral guyanais, le Manakin tijé est célèbre pour ses parades nuptiales fascinantes : plusieurs mâles réalisent une chorégraphie synchronisée pour séduire une femelle dans des zones appelées « leks ». Classé « quasi menacé » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), cet oiseau est particulièrement vulnérable à l’urbanisation croissante du littoral guyanais.
Le Manakin tijé fréquente des habitats précis tels que les forêts littorales, les forêts secondaires ou encore les îlots de forêt en savane. Malheureusement, l’expansion urbaine fragmente et réduit ces habitats, menaçant directement l’équilibre des populations locales en limitant les échanges entre les différentes sous-populations. Pour répondre à ces enjeux de conservation, un projet ambitieux, prévu de 2024 à 2026, étudie les impacts de la fragmentation sur le Manakin tijé en comparant deux zones clés :
Si vous souhaitez vous impliquer bénévolement dans ce projet,
n’hésitez pas à contacter le GEPOG
Les savanes sont des écosystèmes uniques et fragiles, abritant une riche biodiversité. Parmi les espèces emblématiques qui leur sont inféodées figure le Tyranneau barbu (Polystictus pectoralis), un oiseau d’une dizaine de centimètres appartenant à la famille des Tyrannidae. Répartie de manière éparse à travers l’Amérique du Sud, l’espèce se divise en trois sous-espèces. En Guyane, nous retrouvons la sous-espèce brevipennis, classée en « danger critique d’extinction ». Cette classification est principalement due à la réduction et à la dégradation progressive des milieux savanicoles. Pour enrayer le déclin de cette espèce, une étude financée par le CNES (Centre National d’Études Spatiales) a été menée entre 2020 et 2024 dans le cadre de mesures d’accompagnement liées à la création de la nouvelle zone de lancement Ariane 6 (ELA 4).
Entre 2020 et 2024, une étude approfondie a été réalisée par le GEPOG, révélant plusieurs résultats intéressants :
Cette population constitue la deuxième plus importante en Guyane après celle de Trou Poissons.
Pour freiner la disparition des savanes et protéger le Tyranneau barbu, des mesures concrètes doivent être mises en place :
Le Tyranneau barbu est un des symboles des enjeux de conservation des savanes guyanaises. L’étude menée par le CNES a permis d’importantes avancées scientifiques pour mieux comprendre et protéger cette espèce. Cependant, les actions pour préserver cette espèce rare et ses habitats remarquables ne font que débuter.
La Bécassine géante est un oiseau emblématique mais méconnu de Guyane. On la rencontre dans les savanes naturelles en bon état de conservation. Comme tous les oiseaux inféodés à cet habitat rare et sous pression, la Bécassine géante est une espèce menacée, listée parmi les espèces « en danger critique d’extinction » dans la Liste rouge des espèces menacées de Guyane. Sa population locale est estimée inférieure à une centaine de couples. On sait toutefois peu de choses sur son écologie et sa biologie. En particulier, on ne sait pas où vont les oiseaux après leur reproduction, quand les savanes s’assèchent.
Dans le cadre des mesures d’accompagnement liées aux travaux pour les infrastructures d’Ariane 6, qui ont détruit des habitats favorables à plusieurs espèces d’oiseaux protégés au sein du Centre Spatial Guyanais, la société ArianeGroup a financé une étude sur la Bécassine géante afin de parfaire nos connaissances sur cette espèce. Débutée en 2024, cette étude est menée par le Muséum National d’Histoire Naturelle et le GEPOG. Elle vise 6 objectifs :
A ce stade, 20 bécassines ont été capturées dans différentes savanes au sein du CSG et hors CSG, baguées et équipées de balises GPS pour suivre leurs déplacements. Ces derniers peuvent être visualisés sur la plateforme Movebank. Des mesures biométriques et des prises de sang ont été effectuées en vue des analyses ADN. Des enregistreurs acoustiques ont été déployés pendant un an pour étudier la phénologie de l’espèce. Parallèlement, des points d’écoute nocturnes ont été réalisés.
431 route d'Attila Cabassou, 97354 Rémire-Montjoly
0594 29 46 96
431 route d'Attila Cabassou, 97354 Rémire-Montjoly
0594 29 46 96