Les oiseaux communs sont réputés être de bons indicateurs de l’état de santé de l’environnement dans son ensemble. Etudier les variations d’abondance des différentes espèces permet de mettre en évidence des changements dans la qualité de l’environnement à l’échelle d’une région, de mesurer l’impact de nos activités, de déceler des tendances à long terme et d’intervenir sur les causes avant que les espèces concernées aient atteint un seuil critique.
Le Suivi Temporel des Oiseaux Communs par Echantillonnages Ponctuels Simples (STOC-EPS) existe dans l’Hexagone depuis 1989. Supervisé par le Muséum National d’Histoire Naturelle dans le cadre des programmes Vigie-Nature, il permet de mesurer les variations interannuelles et spatiales d’abondance des espèces d’oiseaux communes, et leurs tendances à long terme. Il participe ainsi à une veille sur l’état de conservation de la biodiversité en France et à l’échelle européenne : intégré aux autres indicateurs développés dans les autres pays, le STOC-EPS est un indicateur structurel de l’Union Européenne sur l’état de l’environnement et l’effet des politiques publiques. Premier programme de science participative en France, il repose sur un large réseau d’observateurs et de sites répartis sur l’ensemble du territoire et dans tous les types d’habitats.
Le STOC-EPS consiste en des relevés standardisés sur des points d’échantillonnages répartis au sein de carrés (dans l’Hexagone) ou le long de parcours linéaires (en Guyane) visités deux fois par an, à date fixe et par le même observateur. Chaque parcours compte 10 points de relevés. La méthode est celle dite des « points d’écoute » : les oiseaux vus ou entendus sont dénombrés sur ces points pendant 5 minutes exactement.
Le Suivi des oiseaux communs en Guyane est coordonné par le GEPOG. Il a débuté en 2012, dans le cadre du programme Life+ CAP DOM. Aujourd’hui, il compte une cinquantaine de sites (« parcours STOC ») répartis dans toute la Guyane et suivis chaque année, avec plus ou moins de régularité, par une vingtaine d’observateurs.
L’effondrement de la biodiversité à l’échelle mondiale, notamment dans les pays industrialisés, touche tous les habitats et tous les compartiments du vivant. Le déclin généralisé des oiseaux communs en Europe et en Amérique du Nord, qui accompagne celui des insectes et suit l’intensification de l’agriculture et la transformation des milieux, a fait ces dernières années les gros titres de l’actualité nationale et internationale. Les changements climatiques en cours contribuent à cette évolution. Le STOC est l’un des outils qui permettent de mesurer et de mettre en évidence ces déclins, et d’alerter ainsi la population et les pouvoirs publics sur l’urgence de prendre des mesures pour tenter de les enrayer. Lire à ce sujet le bel éditorial de Frédéric Jiguet, professeur au MNHN et coordinateur scientifique du STOC, dans le dernier rapport sur le Suivi des oiseaux communs en France.
Bien que située aux confins de l’Amazonie, et encore largement couverte d’une forêt tropicale en grande partie intacte, la Guyane n’échappe pas à cette évolution préoccupante. Avec une croissance démographique rapide et des besoins de développement indéniables, les pressions qui s’exercent sur l’environnement guyanais vont croissantes, en particulier sur la plaine littorale déjà anthropisée. Les oiseaux des forêts tropicales « intactes » ne sont pas non plus à l’abri des changements globaux, comme cela a été démontré au Panama, en Equateur ou au Brésil.
Afin d’atteindre ses objectifs et d’améliorer la pertinence de ses résultats, le STOC a besoin de se développer encore en Guyane. Chaque nouveau parcours réalisé par un bénévole ou par un agent d’une réserve naturelle participe à élargir le pool d’espèces analysables et à améliorer la précision des indices d’abondance spécifiques calculés à l’échelle du territoire.
Il n’est pas nécessaire de connaître tous les oiseaux de Guyane pour pouvoir participer au Suivi des oiseaux communs : seules les espèces communes sont concernées ! De plus, participer au STOC n’est pas très contraignant : il implique seulement deux matinées par an ! Si vous souhaitez contribuer à cet effort essentiel, contactez le coordinateur : olivier.claessens@gepog.org
Le Héron agami ou Onoré agami (Agamia agami) n’est pas seulement l’un des plus beaux hérons du monde, c’est aussi l’un des plus mystérieux. Malgré une vaste répartition dans tout le bassin amazonien et jusqu’en Amérique centrale, sa biologie est très mal connue. Ainsi, seulement une dizaine de colonies de reproduction ont été découvertes à ce jour. L’une d’elles se trouve en Guyane, dans les marais de Kaw, au sein de la réserve naturelle de Kaw-Roura.
Avec plus de 1 600 couples dénombrés en 2018, elle est l’une des deux colonies les plus importantes au monde. Cette situation confère à la Guyane une responsabilité particulière pour la conservation de ce héron. La colonie est suivie annuellement par le GEPOG et par la réserve naturelle de Kaw-Roura, avec un comptage individuel de chaque nid. Cependant, les difficultés d’accès (elle ne peut être atteinte qu’en hélicoptère, dans des conditions périlleuses) rendent difficile ce suivi. Le comptage lui-même est compliqué par l’étalement de la reproduction des couples, par le milieu et par la présence d’une importante population de caïmans noirs… Cette colonie dont la localisation précise est un secret précieusement gardé, pour des raisons évidentes de sécurité, est en effet un site unique, d’une richesse exceptionnelle.
Dans le cadre du projet LIFE CAP DOM (2010-2015), le GEPOG a placé des balises Argos sur huit individus pour les suivre à distance. Ce suivi satellite a permis de déterminer ses zones d’alimentation et ses zones de dispersion en dehors de sa période de nidification. Également, grâce aux données collectées, le premier plan international de conservation du héron agami a été rédigé, avec les pays voisins.
En 2023, dans le cadre d’un nouveau projet financé par l’OFB et l’Office de l’eau, 12 Hérons agamis ont été capturés, bagués et équipés d’une balise Argos/GPS afin d’étudier plus précisément leur domaine vital pendant la reproduction et leurs déplacements après celle-ci. Plusieurs d’entre eux ont pu être ainsi suivis pendant plusieurs mois voire jusqu’à un an après leur capture. Les résultats sont en cours de publication. Ils viennent compléter et renforcer ceux obtenus lors d’une première étude menée par le GEPOG en 2012-2113, qui avait apporté des informations inédites sur les déplacements des Hérons agamis (Stier et al. 2017).
Les oiseaux communs sont réputés être de bons indicateurs de l’état de santé de l’environnement dans son ensemble. Etudier les variations d’abondance des différentes espèces permet de mettre en évidence des changements dans la qualité de l’environnement à l’échelle d’une région, de mesurer l’impact de nos activités, de déceler des tendances à long terme et d’intervenir sur les causes avant que les espèces concernées aient atteint un seuil critique.
Le Suivi Temporel des Oiseaux Communs par Echantillonnages Ponctuels Simples (STOC-EPS) existe dans l’Hexagone depuis 1989. Supervisé par le Muséum National d’Histoire Naturelle dans le cadre des programmes Vigie-Nature, il permet de mesurer les variations interannuelles et spatiales d’abondance des espèces d’oiseaux communes, et leurs tendances à long terme. Il participe ainsi à une veille sur l’état de conservation de la biodiversité en France et à l’échelle européenne : intégré aux autres indicateurs développés dans les autres pays, le STOC-EPS est un indicateur structurel de l’Union Européenne sur l’état de l’environnement et l’effet des politiques publiques. Premier programme de science participative en France, il repose sur un large réseau d’observateurs et de sites répartis sur l’ensemble du territoire et dans tous les types d’habitats.
Le STOC-EPS consiste en des relevés standardisés sur des points d’échantillonnages répartis au sein de carrés (dans l’Hexagone) ou le long de parcours linéaires (en Guyane) visités deux fois par an, à date fixe et par le même observateur. Chaque parcours compte 10 points de relevés. La méthode est celle dite des « points d’écoute » : les oiseaux vus ou entendus sont dénombrés sur ces points pendant 5 minutes exactement.
Le Suivi des oiseaux communs en Guyane est coordonné par le GEPOG. Il a débuté en 2012, dans le cadre du programme Life+ CAP DOM. Aujourd’hui, il compte une cinquantaine de sites (« parcours STOC ») répartis dans toute la Guyane et suivis chaque année, avec plus ou moins de régularité, par une vingtaine d’observateurs.
L’effondrement de la biodiversité à l’échelle mondiale, notamment dans les pays industrialisés, touche tous les habitats et tous les compartiments du vivant. Le déclin généralisé des oiseaux communs en Europe et en Amérique du Nord, qui accompagne celui des insectes et suit l’intensification de l’agriculture et la transformation des milieux, a fait ces dernières années les gros titres de l’actualité nationale et internationale. Les changements climatiques en cours contribuent à cette évolution. Le STOC est l’un des outils qui permettent de mesurer et de mettre en évidence ces déclins, et d’alerter ainsi la population et les pouvoirs publics sur l’urgence de prendre des mesures pour tenter de les enrayer. Lire à ce sujet le bel éditorial de Frédéric Jiguet, professeur au MNHN et coordinateur scientifique du STOC, dans le dernier rapport sur le Suivi des oiseaux communs en France.
Bien que située aux confins de l’Amazonie, et encore largement couverte d’une forêt tropicale en grande partie intacte, la Guyane n’échappe pas à cette évolution préoccupante. Avec une croissance démographique rapide et des besoins de développement indéniables, les pressions qui s’exercent sur l’environnement guyanais vont croissantes, en particulier sur la plaine littorale déjà anthropisée. Les oiseaux des forêts tropicales « intactes » ne sont pas non plus à l’abri des changements globaux, comme cela a été démontré au Panama, en Equateur ou au Brésil.
Afin d’atteindre ses objectifs et d’améliorer la pertinence de ses résultats, le STOC a besoin de se développer encore en Guyane. Chaque nouveau parcours réalisé par un bénévole ou par un agent d’une réserve naturelle participe à élargir le pool d’espèces analysables et à améliorer la précision des indices d’abondance spécifiques calculés à l’échelle du territoire.
Il n’est pas nécessaire de connaître tous les oiseaux de Guyane pour pouvoir participer au Suivi des oiseaux communs : seules les espèces communes sont concernées ! De plus, participer au STOC n’est pas très contraignant : il implique seulement deux matinées par an ! Si vous souhaitez contribuer à cet effort essentiel, contactez le coordinateur : olivier.claessens@gepog.org
Le Héron agami ou Onoré agami (Agamia agami) n’est pas seulement l’un des plus beaux hérons du monde, c’est aussi l’un des plus mystérieux. Malgré une vaste répartition dans tout le bassin amazonien et jusqu’en Amérique centrale, sa biologie est très mal connue. Ainsi, seulement une dizaine de colonies de reproduction ont été découvertes à ce jour. L’une d’elles se trouve en Guyane, dans les marais de Kaw, au sein de la réserve naturelle de Kaw-Roura.
Avec plus de 1 600 couples dénombrés en 2018, elle est l’une des deux colonies les plus importantes au monde. Cette situation confère à la Guyane une responsabilité particulière pour la conservation de ce héron. La colonie est suivie annuellement par le GEPOG et par la réserve naturelle de Kaw-Roura, avec un comptage individuel de chaque nid. Cependant, les difficultés d’accès (elle ne peut être atteinte qu’en hélicoptère, dans des conditions périlleuses) rendent difficile ce suivi. Le comptage lui-même est compliqué par l’étalement de la reproduction des couples, par le milieu et par la présence d’une importante population de caïmans noirs… Cette colonie dont la localisation précise est un secret précieusement gardé, pour des raisons évidentes de sécurité, est en effet un site unique, d’une richesse exceptionnelle.
Dans le cadre du projet LIFE CAP DOM (2010-2015), le GEPOG a placé des balises Argos sur huit individus pour les suivre à distance. Ce suivi satellite a permis de déterminer ses zones d’alimentation et ses zones de dispersion en dehors de sa période de nidification. Également, grâce aux données collectées, le premier plan international de conservation du héron agami a été rédigé, avec les pays voisins.
En 2023, dans le cadre d’un nouveau projet financé par l’OFB et l’Office de l’eau, 12 Hérons agamis ont été capturés, bagués et équipés d’une balise Argos/GPS afin d’étudier plus précisément leur domaine vital pendant la reproduction et leurs déplacements après celle-ci. Plusieurs d’entre eux ont pu être ainsi suivis pendant plusieurs mois voire jusqu’à un an après leur capture. Les résultats sont en cours de publication. Ils viennent compléter et renforcer ceux obtenus lors d’une première étude menée par le GEPOG en 2012-2113, qui avait apporté des informations inédites sur les déplacements des Hérons agamis (Stier et al. 2017).
431 route d'Attila Cabassou, 97354 Rémire-Montjoly
0594 29 46 96
431 route d'Attila Cabassou, 97354 Rémire-Montjoly
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