La savane Sarcelle était à l’origine une importante zone humide située sur la rive droite du fleuve Mana, sur la commune du même nom. Dans les années 1980, un vaste programme de poldérisation est lancé de part et d’autre du fleuve afin de mettre en place une riziculture industrielle. Plus de 5 000 hectares sont ainsi défrichés et aménagés dans ce but. De la savane originelle ne restent que quelques hectares encore préservés situés dans la réserve naturelle de l’Amana.
Du fait de de l’érosion marine très importante par endroits, des entrées d’eau salée rendant inexploitables une partie des parcelles et de l’interdiction par l’Union Européenne de l’épandage des pesticides non homologués qui viennent pour la plupart du Suriname, l’activité rizicole a décliné et n’existe plus depuis 2010.
L’absence d’exploitation du site entraîne une fermeture du milieu qui devient moins favorable pour l’accueil des oiseaux.
Néanmoins, ce site concentre toujours des enjeux écologiques extrêmement forts puisqu’il constitue une importante zone d’accueil pour les d’oiseaux d’eau et sert de nourrissage et de reposoir pour des limicoles hivernants venant d’Amérique du Nord.
Au regard de l’intérêt du site et dans la perspective de le rendre à nouveau attractif pour les oiseaux, les acteurs territoriaux ont travaillé conjointement à l’élaboration d’un projet de gestion avec en tête de file, le Conservatoire du littoral, qui a acheté 3 000 hectares afin de protéger cet espace. Dans le cadre du projet LIFE ADAPTO, un plan de gestion a été établi autour de 4 axes :
Depuis 2023, le GEPOG est gestionnaire de ce site et a initié, en 2024, la mise en œuvre du plan de gestion, permis par le recrutement d’un salarié basé à Mana. Les premières actions mises en place ont concerné principalement : la réalisation d’un état des lieux et des usages du site, la mise en place de la gouvernance du projet de gestion, l’organisation de premières animations. En 2025, d’autres partenaires ont souhaité s’impliquer dans la gestion du site : la commune de Mana, le Groupement des Agriculteurs de Mana, le Parc naturel régional de Guyane et l’Office français de la biodiversité.
Les savanes sont des formations végétales herbacées des régions tropicales et subtropicales. En Amérique du Sud, elles occupent près de 20 % du continent, avec des appellations différentes en fonction des régions (savannas, cerrados ou encore llanos).
En créole, le terme “savanes” regroupe traditionnellement tout type de milieux naturels ouverts, c’est-à-dire non forestiers.
En Guyane, 11 types de savanes ont été définis, notamment les savanes inondables et les savanes hautes arbustives. Elles forment des écosystèmes riches avec de nombreuses espèces inféodées (ex: Tyranneau barbu, Râle ocellé…).
Ces milieux sont à la confluence de facteurs naturels et anthropiques. Principalement situées sur la plaine littorale sur un sédiment argilo-sableux d’origine marine, elles profitent de sols érodés et pauvres qui ne sont pas favorables à la forêt.
L’Homme, par son utilisation du milieu et notamment en brûlant régulièrement la végétation, a certainement aussi participé à maintenir ces milieux ouverts. Depuis plus de 1 400 ans, les savanes guyanaises ont vu évoluer les pratiques agricoles en parallèle des sociétés qui s’y sont installées. Elles témoignent ainsi de nombreuses traditions et savoir-faire (agriculture, élevage, pêche, chasse…).
Face au développement économique et démographique, les savanes sont de plus en plus menacées. Situées à proximité des zones de vie des populations, elles constituent des espaces facilement aménageables du fait de l’absence de forêts et de leur relative accessibilité. En parallèle, l’abandon progressif des usages laissent place à la reconquête forestière.
Entre 1950 et 2019, les savanes guyanaises ont perdu plus de 140 km², soit 44 % de leur surface, principalement du fait de l’avancée du front forestier, de l’installation d’exploitations agricoles et de l’urbanisation. Huit ensembles savanicoles ont entièrement disparu depuis 1950 et de nombreux autres sont directement menacés par de futurs projets d’aménagements.
En 2020, elles ne couvrent plus que 0,22 % du territoire et constituent de ce fait un des milieux les plus rares en Guyane.
Les savanes sont également menacées par les espèces végétales exotiques envahissantes (EEE), notamment l’Acacia mangium et le Niaouli (Melaleuca quinquenervia), respectivement introduites par l’Homme pour la revégétalisation des sites miniers et la filière du bois. Caractérisées d’envahissantes à cause de leur croissance et leur expansion rapide, ces arbres sont capables de transformer la nature du sol et menacent les savanes et les milieux ouverts de Guyane.
Ces deux espèces font l’objet d’un arrêté ministériel relatif à la prévention de l’introduction et de la propagation des espèces végétales exotiques envahissantes sur le territoire de la Guyane (Arrêté du 1er avril 2019). L’Acacia mangium est par ailleurs désignée comme une des espèces les plus préoccupantes à l’échelle régionale.
Le LIFE BIODIV’OM est un projet européen mis en place dans le but d’améliorer l’état de conservation de trois espèces d’oiseaux, deux espèces de mérous et d’un habitat rare et menacé, les savanes de Guyane, sur 5 territoires ultramarins : Guyane, Martinique, Saint-Martin, Mayotte et La Réunion.
Il avait deux objectifs principaux :
En Guyane, le GEPOG a mis en œuvre des actions de conservation visant à protéger un habitat rare présent sur le littoral, les savanes de Guyane, menacées sur le territoire par l’expansion de deux espèces exotiques végétales envahissantes : l’Acacia mangium et le Niaouli (Melaleuca quinquenervia)
De 2018 à 2024, de nombreuses actions ont été mises en œuvre afin d’atteindre les objectifs suivants :
En 2019, le GEPOG a réalisé trois ateliers de concertation réunissant plus de 40 acteurs locaux issus d’une vingtaine de structures, aboutissant à la rédaction et à la validation collective de deux documents stratégiques de gestion : la Stratégie de lutte contre le Niaouli et le Plan de lutte contre l’Acacia mangium en Guyane.
Pour limiter l’impact de l’Acacia mangium, largement répandu en Guyane, le GEPOG a déployé des actions d’abattage à grande échelle dans 11 savanes, sur les terrains du Conservatoire du littoral ainsi que le long de près de 370 km de routes. Ces actions, en plus des actions de prospection et de suivi, ont permis la protection de près de 16 200 ha de savanes et la gestion de l’Acacia mangium dans près de 100% des espaces naturels protégés.
Afin de proposer des alternatives aux usages de l’Acacia mangium, le GEPOG a réuni experts et usagers afin d’identifier 10 espèces végétales locales adaptées aux mêmes usages. Au total, 8 de ces espèces ont été produites et plus de 4 000 arbustes ont été plantés sur des parcelles tests dans le but d’être, à terme, produites en pépinière. Deux guides ont été rédigés et sont distribués aux pépiniéristes et aux acteurs de l’aménagement du territoire pour promouvoir la production et l’utilisation de ces espèces locales.
Pour lutter contre l’expansion du Niaouli, le GEPOG s’est entouré d’experts venus de Floride afin d’effectuer des tests de méthodes de lutte variées sur des individus adultes. La méthode la plus efficace dans ces conditions de test a été répliquée dans deux savanes envahies par le Niaouli. En parallèle, un test d’abattage à la pelle mécanique d’une forêt de Niaouli a été réalisé au Centre Spatial Guyanais. A ce jour, les suivis réalisés ne permettent pas de conclure sur l’efficacité de la méthode à plus grande échelle. D’autres tests de méthodes alternatives seront réalisés dans le cadre du plan après-LIFE.
Un jeu de rôle « YAN’Acacia » a également été créé à l’issue d’ateliers et d’entretiens auprès d’acteurs socio-économiques du territoire. Le GEPOG a également dispensé des formations à la gestion de ces espèces à destination d’agents techniques municipaux et d’entreprises paysagistes ; il a réalisé une quinzaine d’interventions scolaires à Kourou. Afin d’agréger les connaissances acquises, un Guide pratique de gestion de l’Acacia mangium a été rédigé en fin de projet.
Au cours du projet, une mission de réplicabilité a été organisée en Guyane avec des personnes venues de Mayotte et des Comores dans le but d’échanger autour de la problématique de l’Acacia mangium dans ces trois territoires.
Dans le but de transférer de manière synthétique les résultats des actions déployées mais également les retours sur les aspects techniques, financiers et collaboratifs, une étude technique a été rédigée. Le GEPOG a aussi participé aux trois séminaires techniques du LIFE, dont un qui s’est déroulé en Guyane en 2022, ainsi qu’à un congrès scientifique international au Chili (EMAPI 2023).
Avec près de 65% des savanes de Guyane et 100% des espaces protégés exempt d’Acacia mangium, le LIFE BIODIV’OM a permis d’assurer la protection de cet écosystème tout en travaillant en concertation et en sensibilisant les acteurs socio-économiques du territoire.
Le projet PRESAGE « PREserver les SAvanes de Guyane en luttant contre deux Espèces exotiques envahissantes » vise à améliorer la conservation des savanes de Guyane en atténuant les pressions exercées sur ces milieux par deux espèces végétales exotiques envahissantes majeures : Acacia mangium et Melaleuca quinquenervia.
Ce projet, soutenu financièrement par le FEDER et le Fonds Vert, fait suite aux projets LIFE CAP DOM et BIODIV’OM et à 10 années d’acquisition de connaissances sur ces sujets. Mis en œuvre de 2024 à 2028, il permettra de poursuivre l’investissement du GEPOG en matière de connaissance, de concertation avec les populations locales et d’actions de conservation pour la préservation des savanes de Guyane.
Le projet PRESAGE est décliné en 3 volets :
Documents associers
La richesse de la biodiversité ultra-marine reste unique à l’échelle européenne et exceptionnelle au niveau mondial. Pourtant, plus qu’ailleurs, cette biodiversité se dégrade et demeure menacée. Le programme Life+ CAP DOM est né d’un double constat : l’urgence d’agir pour enrayer le déclin des oiseaux dans les Départements d’outre-mer et le manque d’outils et de techniques adaptés à leurs contextes spécifiques. Pendant cinq ans, ce projet a mené des actions démonstratives et innovantes pour protéger la biodiversité d’outre-mer en danger en Guyane, en Martinique et à La Réunion.
Pour répondre à ce constat, plusieurs objectifs ont été définis :
En Guyane, les actions réalisées ont porté sur l’étude et la conservation des savanes sèches de Guyane et de deux espèces d’oiseaux emblématiques (le coq-de-roche orange et le héron agami).
Les savanes sèches représentent moins d’1 % de la Guyane. Rares et méconnues, elles abritent une biodiversité exceptionnelle avec 16 % de la flore guyanaise et 20 % des espèces végétales protégées. Menacé par de fortes pressions foncières et par l’Acacia mangium, un arbre exotique envahissant, ce milieu singulier se réduit, au risque de voir disparaître les espèces qu’il abrite.
En 2011 et 2012, des études en botanique, ornithologie et pédologie ont été effectuées sur 90 points échantillonnage entre Macouria et Iracoubo, permettant d’identifier plus de 21 habitats, jusqu’à 6 différents dans un rayon de 100 m.
Dans un second temps, le projet a visé à identifier des pratiques de gestion et des leviers de préservation des savanes en étudiant l’impact des pratiques de brûlis sur la flore et les moyens de lutte contre l’Acacia mangium.
L’impact du passage des feux a été abordé sous trois angles différents :
Des moyens de lutte contre l’Acacia mangium ont été testés sur des arbres adultes (tronçonnage, annelage, application de phytocides) et sur la banque de graines (brûlis, retournement du sol), et ont été répliqués à plus grande échelle pour validation.
Les pratiques, les usages, la perception et la signification des savanes par leurs habitants ont été étudiés. Pour valoriser les savanes, le GEPOG a lancé des ateliers participatifs auprès des partenaires et habitants de Sinnamary et Iracoubo. Accompagnés par une anthropologue de l’Université de Guyane, les participants se sont réunis pendant plus d’un an et se sont interrogés sur les différentes façons de faire découvrir ce milieu si particulier. Un projet mêlant aménagements paysagers et parcours sonore élaboré à partir de témoignages a ainsi vu le jour à Sinnamary : le Chemin des Savanes.
La savane Sarcelle était à l’origine une importante zone humide située sur la rive droite du fleuve Mana, sur la commune du même nom. Dans les années 1980, un vaste programme de poldérisation est lancé de part et d’autre du fleuve afin de mettre en place une riziculture industrielle. Plus de 5 000 hectares sont ainsi défrichés et aménagés dans ce but. De la savane originelle ne restent que quelques hectares encore préservés situés dans la réserve naturelle de l’Amana.
Du fait de de l’érosion marine très importante par endroits, des entrées d’eau salée rendant inexploitables une partie des parcelles et de l’interdiction par l’Union Européenne de l’épandage des pesticides non homologués qui viennent pour la plupart du Suriname, l’activité rizicole a décliné et n’existe plus depuis 2010.
L’absence d’exploitation du site entraîne une fermeture du milieu qui devient moins favorable pour l’accueil des oiseaux.
Néanmoins, ce site concentre toujours des enjeux écologiques extrêmement forts puisqu’il constitue une importante zone d’accueil pour les d’oiseaux d’eau et sert de nourrissage et de reposoir pour des limicoles hivernants venant d’Amérique du Nord.
Au regard de l’intérêt du site et dans la perspective de le rendre à nouveau attractif pour les oiseaux, les acteurs territoriaux ont travaillé conjointement à l’élaboration d’un projet de gestion avec en tête de file, le Conservatoire du littoral, qui a acheté 3 000 hectares afin de protéger cet espace. Dans le cadre du projet LIFE ADAPTO, un plan de gestion a été établi autour de 4 axes :
Depuis 2023, le GEPOG est gestionnaire de ce site et a initié, en 2024, la mise en œuvre du plan de gestion, permis par le recrutement d’un salarié basé à Mana. Les premières actions mises en place ont concerné principalement : la réalisation d’un état des lieux et des usages du site, la mise en place de la gouvernance du projet de gestion, l’organisation de premières animations. En 2025, d’autres partenaires ont souhaité s’impliquer dans la gestion du site : la commune de Mana, le Groupement des Agriculteurs de Mana, le Parc naturel régional de Guyane et l’Office français de la biodiversité.
Les savanes sont des formations végétales herbacées des régions tropicales et subtropicales. En Amérique du Sud, elles occupent près de 20 % du continent, avec des appellations différentes en fonction des régions (savannas, cerrados ou encore llanos).
En créole, le terme “savanes” regroupe traditionnellement tout type de milieux naturels ouverts, c’est-à-dire non forestiers.
En Guyane, 11 types de savanes ont été définis, notamment les savanes inondables et les savanes hautes arbustives. Elles forment des écosystèmes riches avec de nombreuses espèces inféodées (ex: Tyranneau barbu, Râle ocellé…).
Ces milieux sont à la confluence de facteurs naturels et anthropiques. Principalement situées sur la plaine littorale sur un sédiment argilo-sableux d’origine marine, elles profitent de sols érodés et pauvres qui ne sont pas favorables à la forêt.
L’Homme, par son utilisation du milieu et notamment en brûlant régulièrement la végétation, a certainement aussi participé à maintenir ces milieux ouverts. Depuis plus de 1 400 ans, les savanes guyanaises ont vu évoluer les pratiques agricoles en parallèle des sociétés qui s’y sont installées. Elles témoignent ainsi de nombreuses traditions et savoir-faire (agriculture, élevage, pêche, chasse…).
Face au développement économique et démographique, les savanes sont de plus en plus menacées. Situées à proximité des zones de vie des populations, elles constituent des espaces facilement aménageables du fait de l’absence de forêts et de leur relative accessibilité. En parallèle, l’abandon progressif des usages laissent place à la reconquête forestière.
Entre 1950 et 2019, les savanes guyanaises ont perdu plus de 140 km², soit 44 % de leur surface, principalement du fait de l’avancée du front forestier, de l’installation d’exploitations agricoles et de l’urbanisation. Huit ensembles savanicoles ont entièrement disparu depuis 1950 et de nombreux autres sont directement menacés par de futurs projets d’aménagements.
En 2020, elles ne couvrent plus que 0,22 % du territoire et constituent de ce fait un des milieux les plus rares en Guyane.
Les savanes sont également menacées par les espèces végétales exotiques envahissantes (EEE), notamment l’Acacia mangium et le Niaouli (Melaleuca quinquenervia), respectivement introduites par l’Homme pour la revégétalisation des sites miniers et la filière du bois. Caractérisées d’envahissantes à cause de leur croissance et leur expansion rapide, ces arbres sont capables de transformer la nature du sol et menacent les savanes et les milieux ouverts de Guyane.
Ces deux espèces font l’objet d’un arrêté ministériel relatif à la prévention de l’introduction et de la propagation des espèces végétales exotiques envahissantes sur le territoire de la Guyane (Arrêté du 1er avril 2019). L’Acacia mangium est par ailleurs désignée comme une des espèces les plus préoccupantes à l’échelle régionale.
Le LIFE BIODIV’OM est un projet européen mis en place dans le but d’améliorer l’état de conservation de trois espèces d’oiseaux, deux espèces de mérous et d’un habitat rare et menacé, les savanes de Guyane, sur 5 territoires ultramarins : Guyane, Martinique, Saint-Martin, Mayotte et La Réunion.
Il avait deux objectifs principaux :
En Guyane, le GEPOG a mis en œuvre des actions de conservation visant à protéger un habitat rare présent sur le littoral, les savanes de Guyane, menacées sur le territoire par l’expansion de deux espèces exotiques végétales envahissantes : l’Acacia mangium et le Niaouli (Melaleuca quinquenervia)
De 2018 à 2024, de nombreuses actions ont été mises en œuvre afin d’atteindre les objectifs suivants :
En 2019, le GEPOG a réalisé trois ateliers de concertation réunissant plus de 40 acteurs locaux issus d’une vingtaine de structures, aboutissant à la rédaction et à la validation collective de deux documents stratégiques de gestion : la Stratégie de lutte contre le Niaouli et le Plan de lutte contre l’Acacia mangium en Guyane.
Pour limiter l’impact de l’Acacia mangium, largement répandu en Guyane, le GEPOG a déployé des actions d’abattage à grande échelle dans 11 savanes, sur les terrains du Conservatoire du littoral ainsi que le long de près de 370 km de routes. Ces actions, en plus des actions de prospection et de suivi, ont permis la protection de près de 16 200 ha de savanes et la gestion de l’Acacia mangium dans près de 100% des espaces naturels protégés.
Afin de proposer des alternatives aux usages de l’Acacia mangium, le GEPOG a réuni experts et usagers afin d’identifier 10 espèces végétales locales adaptées aux mêmes usages. Au total, 8 de ces espèces ont été produites et plus de 4 000 arbustes ont été plantés sur des parcelles tests dans le but d’être, à terme, produites en pépinière. Deux guides ont été rédigés et sont distribués aux pépiniéristes et aux acteurs de l’aménagement du territoire pour promouvoir la production et l’utilisation de ces espèces locales.
Pour lutter contre l’expansion du Niaouli, le GEPOG s’est entouré d’experts venus de Floride afin d’effectuer des tests de méthodes de lutte variées sur des individus adultes. La méthode la plus efficace dans ces conditions de test a été répliquée dans deux savanes envahies par le Niaouli. En parallèle, un test d’abattage à la pelle mécanique d’une forêt de Niaouli a été réalisé au Centre Spatial Guyanais. A ce jour, les suivis réalisés ne permettent pas de conclure sur l’efficacité de la méthode à plus grande échelle. D’autres tests de méthodes alternatives seront réalisés dans le cadre du plan après-LIFE.
Un jeu de rôle « YAN’Acacia » a également été créé à l’issue d’ateliers et d’entretiens auprès d’acteurs socio-économiques du territoire. Le GEPOG a également dispensé des formations à la gestion de ces espèces à destination d’agents techniques municipaux et d’entreprises paysagistes ; il a réalisé une quinzaine d’interventions scolaires à Kourou. Afin d’agréger les connaissances acquises, un Guide pratique de gestion de l’Acacia mangium a été rédigé en fin de projet.
Au cours du projet, une mission de réplicabilité a été organisée en Guyane avec des personnes venues de Mayotte et des Comores dans le but d’échanger autour de la problématique de l’Acacia mangium dans ces trois territoires.
Dans le but de transférer de manière synthétique les résultats des actions déployées mais également les retours sur les aspects techniques, financiers et collaboratifs, une étude technique a été rédigée. Le GEPOG a aussi participé aux trois séminaires techniques du LIFE, dont un qui s’est déroulé en Guyane en 2022, ainsi qu’à un congrès scientifique international au Chili (EMAPI 2023).
Avec près de 65% des savanes de Guyane et 100% des espaces protégés exempt d’Acacia mangium, le LIFE BIODIV’OM a permis d’assurer la protection de cet écosystème tout en travaillant en concertation et en sensibilisant les acteurs socio-économiques du territoire.
Le projet PRESAGE « PREserver les SAvanes de Guyane en luttant contre deux Espèces exotiques envahissantes » vise à améliorer la conservation des savanes de Guyane en atténuant les pressions exercées sur ces milieux par deux espèces végétales exotiques envahissantes majeures : Acacia mangium et Melaleuca quinquenervia.
Ce projet, soutenu financièrement par le FEDER et le Fonds Vert, fait suite aux projets LIFE CAP DOM et BIODIV’OM et à 10 années d’acquisition de connaissances sur ces sujets. Mis en œuvre de 2024 à 2028, il permettra de poursuivre l’investissement du GEPOG en matière de connaissance, de concertation avec les populations locales et d’actions de conservation pour la préservation des savanes de Guyane.
Le projet PRESAGE est décliné en 3 volets :
Documents associers
La richesse de la biodiversité ultra-marine reste unique à l’échelle européenne et exceptionnelle au niveau mondial. Pourtant, plus qu’ailleurs, cette biodiversité se dégrade et demeure menacée. Le programme Life+ CAP DOM est né d’un double constat : l’urgence d’agir pour enrayer le déclin des oiseaux dans les Départements d’outre-mer et le manque d’outils et de techniques adaptés à leurs contextes spécifiques. Pendant cinq ans, ce projet a mené des actions démonstratives et innovantes pour protéger la biodiversité d’outre-mer en danger en Guyane, en Martinique et à La Réunion.
Pour répondre à ce constat, plusieurs objectifs ont été définis :
En Guyane, les actions réalisées ont porté sur l’étude et la conservation des savanes sèches de Guyane et de deux espèces d’oiseaux emblématiques (le coq-de-roche orange et le héron agami).
Les savanes sèches représentent moins d’1 % de la Guyane. Rares et méconnues, elles abritent une biodiversité exceptionnelle avec 16 % de la flore guyanaise et 20 % des espèces végétales protégées. Menacé par de fortes pressions foncières et par l’Acacia mangium, un arbre exotique envahissant, ce milieu singulier se réduit, au risque de voir disparaître les espèces qu’il abrite.
En 2011 et 2012, des études en botanique, ornithologie et pédologie ont été effectuées sur 90 points échantillonnage entre Macouria et Iracoubo, permettant d’identifier plus de 21 habitats, jusqu’à 6 différents dans un rayon de 100 m.
Dans un second temps, le projet a visé à identifier des pratiques de gestion et des leviers de préservation des savanes en étudiant l’impact des pratiques de brûlis sur la flore et les moyens de lutte contre l’Acacia mangium.
L’impact du passage des feux a été abordé sous trois angles différents :
Des moyens de lutte contre l’Acacia mangium ont été testés sur des arbres adultes (tronçonnage, annelage, application de phytocides) et sur la banque de graines (brûlis, retournement du sol), et ont été répliqués à plus grande échelle pour validation.
Les pratiques, les usages, la perception et la signification des savanes par leurs habitants ont été étudiés. Pour valoriser les savanes, le GEPOG a lancé des ateliers participatifs auprès des partenaires et habitants de Sinnamary et Iracoubo. Accompagnés par une anthropologue de l’Université de Guyane, les participants se sont réunis pendant plus d’un an et se sont interrogés sur les différentes façons de faire découvrir ce milieu si particulier. Un projet mêlant aménagements paysagers et parcours sonore élaboré à partir de témoignages a ainsi vu le jour à Sinnamary : le Chemin des Savanes.
431 route d'Attila Cabassou, 97354 Rémire-Montjoly
0594 29 46 96
431 route d'Attila Cabassou, 97354 Rémire-Montjoly
0594 29 46 96