Le Dauphin de Guyane (Sotalia guianensis), aussi appelé Sotalie ou « marsouin » en créole, est un petit cétacé de la famille des Delphinidae. Il fréquente essentiellement les eaux calmes et peu profondes des milieux estuariens et côtiers du sud du Brésil jusqu’au Honduras. Le Sotalie fait partie des espèces remarquables et emblématiques du patrimoine naturel de la Guyane, et on peut l’observer assez facilement depuis la côte rocheuse. Son régime alimentaire se compose essentiellement de poissons et crevettes et il tient une place essentielle dans le réseau trophique de l’écosystème marin côtier, en tant que prédateur supérieur.
Espèce longévive, à maturité sexuelle tardive, et dont la répartition est restreinte à la bande côtière, le Sotalie est une espèce sensible et vulnérable aux modifications de son environnement et aux pressions générées par les activités humaines. Plusieurs menaces d’origine anthropique pèsent sur cette espèce et ses habitats, la principale étant la capture accidentelle dans les filets de pêche. Le Sotalie est considéré depuis 2017 comme « Quasi menacé » par la liste rouge mondiale des espèces menacées de l’UICN. En raison de son caractère sédentaire, sa haute fidélité aux sites, et des fortes pressions exercées sur son aire de vie, l’espèce est considérée « En danger » au niveau régional (Liste rouge des espèces menacées de Guyane).
Malgré plusieurs actions lancées sur le Dauphin de Guyane, les connaissances sur l’espèce restent encore lacunaires et il est donc nécessaire de poursuivre et pérenniser les travaux engagés.
Les projets successifs de suivi de cette espèce portés par le GEPOG ont permis de déployer différentes méthodes scientifiques pour étudier les Sotalies et mieux connaître leurs habitudes :
Les observations protocolées depuis la côte et en mer permettant de mieux connaître la répartition, les habitudes et les comportements de l’espèce.
Il s’agit de photographier les animaux puis de comparer les marques naturelles visibles sur leurs nageoires dorsales (entailles, cicatrices, décoloration, etc.) qui constituent leur carte d’identité. Le but est de constituer un catalogue des individus qui fréquentent le littoral guyanais. L’analyse des données permet ensuite d’étudier les déplacements, la structure sociale et l’évolution des populations au fil du temps.
Notre suivi par photo-identification a commencé en 2014 avec des observations opportunistes et s’est ensuite structuré dans le cadre de différents projets et financements. Aujourd’hui, la photo-identification des groupes de Sotalies autour de l’île de Cayenne et des îlets de Rémire fait partie de notre quotidien et le protocole tourne en routine avec 4 campagnes par an.
Grâce à des microphones immergés, les sons émis par les animaux sont enregistrés. Des microphones autonomes permettent de détecter les animaux sans avoir besoin de se rendre dans la zone. Des microphones embarqués sont également utilisés lors de nos missions en mer pour analyser les sons émis par les Sotalies lors de leurs activités diverses (alimentation, sociabilisation, déplacement, etc.).
L’observation par voie aérienne est une méthode couramment utilisée pour le recensement de la faune marine. Elle consiste à réaliser par avion ou ULM des transects linéaires prédéfinis. La méthode dite « line transect distance sampling » permet d’obtenir à partir des observations le long du transect une image de la distribution spatiale et des densités relatives d’une ou plusieurs espèces à un temps donné. Le protocole appliqué permet également de collecter des informations sur les activités humaines (bateaux, engins de pêches, déchets etc.).
Le GEPOG a réalisé plusieurs campagnes de survols dans le cadre du projets CARI’MAM :
Le projet COAST (Connaissance, Observation et Animation en faveur du SoTalie) a été réalisé de 2016 à 2019 par le WWF Guyane en partenariat avec le GEPOG. Il s’est décliné en trois volets :
Porté par les services de l’Etat en Guyane (DGTM), ce document stratégique vise à mieux comprendre les menaces pesant sur cette espèce de dauphin côtier et à mettre en place des actions concrètes pour sa conservation. L’élaboration du PNA se déroule en trois phases : diagnostic, rédaction et animation. Le GEPOG a été chargé des phases de diagnostic et de rédaction qui sont aujourd’hui quasi abouties. Dans ce cadre, plusieurs ateliers ont été organisés afin de mobiliser les acteurs locaux (scientifiques, économiques, institutionnels, associatifs, etc.) et de co-construire une stratégie de conservation. Le PNA Sotalie constitue ainsi un outil essentiel pour préserver cette espèce emblématique des eaux guyanaises. La troisième phase, dédiée à la mise en œuvre et au suivi des actions, débutera prochainement.
Participez-vous aussi à l’identification des animaux de manière simple et ludique grâce au module grand-public sur OBSenMER !
Comment ça fonctionne ?
Le jeu consiste à associer les photos d’ailerons à des individus déjà connus dans notre catalogue ou découvrir de nouveaux membres. Il suffit de créer un compte sur OBSenMER et de demander l’attribution d’un lot de photos. La fonction « aide » sur la plateforme vous guidera pas à pas. Chaque identification est précieuse car suivre les individus nous permet de mieux comprendre les déplacements, la structure des groupes, et l’évolution de cette population.
Les raies et les requins jouent un rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre des écosystèmes marins. De par leur statut de super-prédateurs, ils sont situés en sommet de chaîne alimentaire et participent à la régulation de tous les niveaux trophiques inférieurs. La présence des raies et requins garantit la fonctionnalité des écosystèmes marins et la protection de toutes les autres espèces dont de nombreuses communautés humaines dépendent. Leur sauvegarde intervient donc dans un processus de gestion durable des pêches. Depuis 2014, le GEPOG s’intéressent aux raies et requins et mène des actions d’amélioration des connaissances et de sensibilisation.
L’inventaire des ZNIEFF en mer, réalisé par le GEPOG de 2014 à 2016 a permis de rassembler des données sur plusieurs groupes taxonomiques y compris les poissons de mer, et d’émettre des recommandations pour améliorer les connaissances sur les espèces et les habitats. Cependant, en Guyane, les informations sur les poissons de mer restent incomplètes et inégales, avec une documentation plus développée pour les espèces commercialisées grâce aux travaux de l’Ifremer et du CRPMEM. En revanche, les connaissances sont limitées en ce qui concerne les prises accessoires ponctuelles, tels que les requins et raies, pour lesquels il existe peu d’informations sur leurs abondances et leurs comportements.
Le GEPOG a réalisé en 2019 une synthèse bibliographique et une actualisation de l’état des connaissances sur les raies et les requins en Guyane à partir de la littérature existante, mais également à travers la consultation d’acteurs locaux et d’experts. Halieutes, ichtyologues, pêcheurs professionnels, mais également pêcheurs plaisanciers ont ainsi été sollicités. Une compilation des enjeux et une revue des différentes méthodes et moyens mis en œuvre à travers le monde pour étudier les élasmobranches ont aussi été effectuées.
Grâce à la littérature et aux avis d’experts, il a également été discuté la nécessité de mener des études sur ce groupe taxonomique en Guyane, les priorités à donner et les actions qui pourraient être envisagées.
La synthèse bibliographique avait mis en évidence 17 espèces préoccupantes dont le Requin-tigre, le Requin-baleine, le Requin nourrice et la Raie manta. Au vu des connaissances très lacunaires sur ces espèces, un nouveau projet porté par le GEPOG a été financé par la DGTM (2020-2022). Ce projet a permis la réalisation et la préfiguration d’actions scientifiques concrètes dans une volonté de conservation des espèces :
Dans un second temps, ce projet prévoyait un volet spécifique sur une espèce qui fait l’objet d’observations régulières : la Raie manta. Ainsi, une campagne aérienne a été menée en 2021 dans le cadre de ce projet intitulé Manta’Yana. Elle avait pour objectif d’acquérir des connaissances sur la saisonnalité et la distribution de ces animaux sur la bande côtière.
En 2022, les actions scientifiques ont été poursuivies via la réalisation d’une campagne de trois jours en mer pour acquérir des informations sur les comportements des Raies manta, préfigurer la mise en place d’un suivi par télémétrie satellite et tenter de recueillir des échantillons génétiques.
En 2023, une nouvelle campagne aérienne a été financée par la DGTM avec l’objectif d’acquérir de nouvelles données et de mener les premières analyses sur l’abondance et la distribution des Raies manta en Guyane.
En parallèle, le GEPOG a mené un projet de 2021 à 2022 avec l’objectif de sensibiliser le grand public et les usagers aux enjeux de conservation des raies et requins dans le cadre du dispositif LIFE4BEST.
Plusieurs actions ont été mises en place :
Par ailleurs, une banque de données génétiques a été initiée avec la collaboration de l’Ifremer et des Affaires maritimes.
Enfin, plusieurs collaborations ont été initiées avec des acteurs régionaux et même internationaux. Le GEPOG a accueilli sur le territoire l’association Kap Natirel venue transmettre son expertise à l’équipe projet et aux différents acteurs lors des formations. Le séminaire organisé à la fin du projet a rassemblé de nombreux acteurs locaux, régionaux, nationaux et internationaux et a fait naître une réelle dynamique autour des élasmobranches en Guyane.
Le Dauphin de Guyane (Sotalia guianensis), aussi appelé Sotalie ou « marsouin » en créole, est un petit cétacé de la famille des Delphinidae. Il fréquente essentiellement les eaux calmes et peu profondes des milieux estuariens et côtiers du sud du Brésil jusqu’au Honduras. Le Sotalie fait partie des espèces remarquables et emblématiques du patrimoine naturel de la Guyane, et on peut l’observer assez facilement depuis la côte rocheuse. Son régime alimentaire se compose essentiellement de poissons et crevettes et il tient une place essentielle dans le réseau trophique de l’écosystème marin côtier, en tant que prédateur supérieur.
Espèce longévive, à maturité sexuelle tardive, et dont la répartition est restreinte à la bande côtière, le Sotalie est une espèce sensible et vulnérable aux modifications de son environnement et aux pressions générées par les activités humaines. Plusieurs menaces d’origine anthropique pèsent sur cette espèce et ses habitats, la principale étant la capture accidentelle dans les filets de pêche. Le Sotalie est considéré depuis 2017 comme « Quasi menacé » par la liste rouge mondiale des espèces menacées de l’UICN. En raison de son caractère sédentaire, sa haute fidélité aux sites, et des fortes pressions exercées sur son aire de vie, l’espèce est considérée « En danger » au niveau régional (Liste rouge des espèces menacées de Guyane).
Malgré plusieurs actions lancées sur le Dauphin de Guyane, les connaissances sur l’espèce restent encore lacunaires et il est donc nécessaire de poursuivre et pérenniser les travaux engagés.
Les projets successifs de suivi de cette espèce portés par le GEPOG ont permis de déployer différentes méthodes scientifiques pour étudier les Sotalies et mieux connaître leurs habitudes :
Les observations protocolées depuis la côte et en mer permettant de mieux connaître la répartition, les habitudes et les comportements de l’espèce.
Il s’agit de photographier les animaux puis de comparer les marques naturelles visibles sur leurs nageoires dorsales (entailles, cicatrices, décoloration, etc.) qui constituent leur carte d’identité. Le but est de constituer un catalogue des individus qui fréquentent le littoral guyanais. L’analyse des données permet ensuite d’étudier les déplacements, la structure sociale et l’évolution des populations au fil du temps.
Notre suivi par photo-identification a commencé en 2014 avec des observations opportunistes et s’est ensuite structuré dans le cadre de différents projets et financements. Aujourd’hui, la photo-identification des groupes de Sotalies autour de l’île de Cayenne et des îlets de Rémire fait partie de notre quotidien et le protocole tourne en routine avec 4 campagnes par an.
Grâce à des microphones immergés, les sons émis par les animaux sont enregistrés. Des microphones autonomes permettent de détecter les animaux sans avoir besoin de se rendre dans la zone. Des microphones embarqués sont également utilisés lors de nos missions en mer pour analyser les sons émis par les Sotalies lors de leurs activités diverses (alimentation, sociabilisation, déplacement, etc.).
L’observation par voie aérienne est une méthode couramment utilisée pour le recensement de la faune marine. Elle consiste à réaliser par avion ou ULM des transects linéaires prédéfinis. La méthode dite « line transect distance sampling » permet d’obtenir à partir des observations le long du transect une image de la distribution spatiale et des densités relatives d’une ou plusieurs espèces à un temps donné. Le protocole appliqué permet également de collecter des informations sur les activités humaines (bateaux, engins de pêches, déchets etc.).
Le GEPOG a réalisé plusieurs campagnes de survols dans le cadre du projets CARI’MAM :
Le projet COAST (Connaissance, Observation et Animation en faveur du SoTalie) a été réalisé de 2016 à 2019 par le WWF Guyane en partenariat avec le GEPOG. Il s’est décliné en trois volets :
Porté par les services de l’Etat en Guyane (DGTM), ce document stratégique vise à mieux comprendre les menaces pesant sur cette espèce de dauphin côtier et à mettre en place des actions concrètes pour sa conservation. L’élaboration du PNA se déroule en trois phases : diagnostic, rédaction et animation. Le GEPOG a été chargé des phases de diagnostic et de rédaction qui sont aujourd’hui quasi abouties. Dans ce cadre, plusieurs ateliers ont été organisés afin de mobiliser les acteurs locaux (scientifiques, économiques, institutionnels, associatifs, etc.) et de co-construire une stratégie de conservation. Le PNA Sotalie constitue ainsi un outil essentiel pour préserver cette espèce emblématique des eaux guyanaises. La troisième phase, dédiée à la mise en œuvre et au suivi des actions, débutera prochainement.
Participez-vous aussi à l’identification des animaux de manière simple et ludique grâce au module grand-public sur OBSenMER !
Comment ça fonctionne ?
Le jeu consiste à associer les photos d’ailerons à des individus déjà connus dans notre catalogue ou découvrir de nouveaux membres. Il suffit de créer un compte sur OBSenMER et de demander l’attribution d’un lot de photos. La fonction « aide » sur la plateforme vous guidera pas à pas. Chaque identification est précieuse car suivre les individus nous permet de mieux comprendre les déplacements, la structure des groupes, et l’évolution de cette population.
Les raies et les requins jouent un rôle essentiel dans le maintien de l’équilibre des écosystèmes marins. De par leur statut de super-prédateurs, ils sont situés en sommet de chaîne alimentaire et participent à la régulation de tous les niveaux trophiques inférieurs. La présence des raies et requins garantit la fonctionnalité des écosystèmes marins et la protection de toutes les autres espèces dont de nombreuses communautés humaines dépendent. Leur sauvegarde intervient donc dans un processus de gestion durable des pêches. Depuis 2014, le GEPOG s’intéressent aux raies et requins et mène des actions d’amélioration des connaissances et de sensibilisation.
L’inventaire des ZNIEFF en mer, réalisé par le GEPOG de 2014 à 2016 a permis de rassembler des données sur plusieurs groupes taxonomiques y compris les poissons de mer, et d’émettre des recommandations pour améliorer les connaissances sur les espèces et les habitats. Cependant, en Guyane, les informations sur les poissons de mer restent incomplètes et inégales, avec une documentation plus développée pour les espèces commercialisées grâce aux travaux de l’Ifremer et du CRPMEM. En revanche, les connaissances sont limitées en ce qui concerne les prises accessoires ponctuelles, tels que les requins et raies, pour lesquels il existe peu d’informations sur leurs abondances et leurs comportements.
Le GEPOG a réalisé en 2019 une synthèse bibliographique et une actualisation de l’état des connaissances sur les raies et les requins en Guyane à partir de la littérature existante, mais également à travers la consultation d’acteurs locaux et d’experts. Halieutes, ichtyologues, pêcheurs professionnels, mais également pêcheurs plaisanciers ont ainsi été sollicités. Une compilation des enjeux et une revue des différentes méthodes et moyens mis en œuvre à travers le monde pour étudier les élasmobranches ont aussi été effectuées.
Grâce à la littérature et aux avis d’experts, il a également été discuté la nécessité de mener des études sur ce groupe taxonomique en Guyane, les priorités à donner et les actions qui pourraient être envisagées.
La synthèse bibliographique avait mis en évidence 17 espèces préoccupantes dont le Requin-tigre, le Requin-baleine, le Requin nourrice et la Raie manta. Au vu des connaissances très lacunaires sur ces espèces, un nouveau projet porté par le GEPOG a été financé par la DGTM (2020-2022). Ce projet a permis la réalisation et la préfiguration d’actions scientifiques concrètes dans une volonté de conservation des espèces :
Dans un second temps, ce projet prévoyait un volet spécifique sur une espèce qui fait l’objet d’observations régulières : la Raie manta. Ainsi, une campagne aérienne a été menée en 2021 dans le cadre de ce projet intitulé Manta’Yana. Elle avait pour objectif d’acquérir des connaissances sur la saisonnalité et la distribution de ces animaux sur la bande côtière.
En 2022, les actions scientifiques ont été poursuivies via la réalisation d’une campagne de trois jours en mer pour acquérir des informations sur les comportements des Raies manta, préfigurer la mise en place d’un suivi par télémétrie satellite et tenter de recueillir des échantillons génétiques.
En 2023, une nouvelle campagne aérienne a été financée par la DGTM avec l’objectif d’acquérir de nouvelles données et de mener les premières analyses sur l’abondance et la distribution des Raies manta en Guyane.
En parallèle, le GEPOG a mené un projet de 2021 à 2022 avec l’objectif de sensibiliser le grand public et les usagers aux enjeux de conservation des raies et requins dans le cadre du dispositif LIFE4BEST.
Plusieurs actions ont été mises en place :
Par ailleurs, une banque de données génétiques a été initiée avec la collaboration de l’Ifremer et des Affaires maritimes.
Enfin, plusieurs collaborations ont été initiées avec des acteurs régionaux et même internationaux. Le GEPOG a accueilli sur le territoire l’association Kap Natirel venue transmettre son expertise à l’équipe projet et aux différents acteurs lors des formations. Le séminaire organisé à la fin du projet a rassemblé de nombreux acteurs locaux, régionaux, nationaux et internationaux et a fait naître une réelle dynamique autour des élasmobranches en Guyane.
431 route d'Attila Cabassou, 97354 Rémire-Montjoly
0594 29 46 96
431 route d'Attila Cabassou, 97354 Rémire-Montjoly
0594 29 46 96